Gênes intimes, mycoses...

Les gênes intimes sous forme de mycoses vaginales font partie des pathologies extrêmement fréquentes. Ce type d’affection touchant à l’intimité, de nombreuses femmes hésitent à en parler et attendent que la situation soit vraiment trop inconfortable pour en parler à leur médecin ou leur gynécologue. La mycose vaginale représente 20 % des examens que les laboratoires traitent et elle n’est pas forcément liée à l’hygiène, loin de là. Au cours de leur vie, nombreuses sont les femmes développent au moins une fois cette pathologie. Voici ce qu’il faut savoir des gênes intimes pour les prévenir et, le cas échéant, pour les traiter.

Qu’est-ce que la mycose vaginale ?

La mycose vaginale est engendrée par un champignon de type levure. Il s’agit le plus souvent du Candida Albicans qui existe naturellement dans l’appareil génital féminin. Il est important de noter que dans la très grande majorité des cas, la mycose vaginale demeure une affection bénigne.

Le Candida Albicans peut s’attaquer à n’importe quelle partie du corps. Il peut se manifester dans l’œsophage, l’intestin, le pharynx (carrefour aéro-digestif entre les voies aériennes - allant de la cavité nasale au larynx - et les voies digestives), la bouche et la peau. Toutefois, c’est le plus souvent le vagin qu’il affecte.

Ce champignon est naturellement présent chez un quart des femmes, mais il peut ne jamais se manifester. Sur ces 25 % de femmes qui en sont porteuses, il apparaît que les trois quarts développeront au moins une fois au cours de leur vie une mycose vaginale.

Parmi les femmes touchées par cette infection, les deux tiers sont victimes de la modification de l’équilibre naturel de leur flore vaginale. Pour les autres, la mycose vaginale est due à une contamination qui vient de l’extérieur, à cause d’un contact sexuel ou avec un objet infecté.

Qu’est-ce que la flore vaginale ?

La flore vaginale est constituée de bactéries qui protègent l’appareil génital féminin. Lorsqu’elle est équilibrée, elle préserve le vagin des attaques des germes pathogènes. Les micro-organismes contenus dans la flore vaginale se comptent par millions et luttent contre les mauvaises bactéries en maintenant une certaine acidité.

Quels sont les symptômes de la mycose vaginale ?

Les infections dues à la mycose vaginale se manifestent très clairement par des :

  • pertes blanches épaisses ;
  • démangeaisons à l’entrée du vagin ;
  • rougeurs au niveau de la vulve ;
  • rapports sexuels douloureux.

Quels sont les facteurs de déséquilibre de la flore vaginale ?

Le manque d’hygiène, mais aussi les lavages trop fréquents avec les mauvais produits

De nombreux produits d’hygiène sont trop agressifs et finissent par déséquilibrer la flore vaginale. C’est notamment le cas pour certains gels douches parfumés. Cela peut paraître contrintuitif, mais se laver trop souvent constitue un facteur de déséquilibre et peut entraîner une mycose vaginale. Le manque d’hygiène est aussi bien sûr un facteur aggravant.

L’habillement

La façon de vous habiller peut aussi favoriser le déséquilibre. Les pantalons et collants trop serrés par exemple peuvent créer de l’irritation, tout comme le port trop fréquent du protège-slip. Le manque d’ampleur des vêtements peut favoriser l’humidité et la macération qui plaît tant aux champignons. Le coton et les matières naturelles sont toujours préférables par rapport aux matières synthétiques.

Les troubles hormonaux

Les femmes connaissent de nombreux bouleversements hormonaux au cours de leur vie. D’abord, l’apparition des règles chaque mois peut constituer un facteur de déséquilibre chez certaines.

Il faut ensuite tenir compte des trois grands événements hormonaux de la vie d’une femme : la puberté, la grossesse et la ménopause.

Le stress et le manque de sommeil

Si vous êtes d’un naturel anxieux et que vous êtes sensible au stress, cela peut influer sur votre flore vaginale. Le manque de sommeil ou le mauvais sommeil représente aussi un risque, car votre organisme n’a pas l’opportunité de se régénérer suffisamment et dans de bonnes conditions.

Les traitements et les médicaments

Lorsque vous prenez des médicaments, quelle qu’en soit la cause, ils peuvent avoir des répercussions sur tout votre corps et notamment votre flore vaginale. C’est d’autant plus vrai avec les antibiotiques. En effet, les médicaments allopathiques ne font pas la distinction entre les bonnes et les mauvaises bactéries et créent alors des déséquilibres.

Si vous subissez une mycose vaginale après un traitement, vous devez en informer votre médecin pour qu’il vous prescrive un traitement différent si vous tombez de nouveau malade.

Les produits de contraception et pour les règles

Vous pouvez aussi ressentir des irritations à cause du tampon hygiénique, surtout si vous ne le changez pas suffisamment souvent. Les lubrifiants, pilules contraceptives et spermicides peuvent également causer des démangeaisons.

Quels sont les facteurs de risques de la mycose vaginale ?

Vous êtes plus susceptible de développer des infections si vous présentez certains des critères suivants :

  • diabète ;
  • contamination de l'intestin ;
  • maladies endocriniennes ;
  • acidité vaginale naturelle ;
  • teneur accrue de sucre dans les sécrétions vaginales.

Quels sont les traitements de la mycose vaginale ?

Vous avez le choix entre un traitement local et un traitement systémique pour apaiser, puis soigner une mycose vaginale.

Le traitement local contre la mycose vaginale

Le traitement local le plus efficace contre la mycose vaginale consiste à utiliser des ovules vaginaux qui sont à introduire chaque soir, y compris durant la période des règles. Le traitement peut être de très courte durée, c’est-à-dire trois jours d’affiliée. Il existe aussi des cas où il suffit d’un traitement à dose unique, c’est-à-dire qu’il n’y a qu’un seul ovule vaginal à utiliser. Le gynécologue est le plus compétent pour choisir le meilleur traitement.

Il est à noter que ces traitements sont en vente libre dans les pharmacies, sans avoir recours à une ordonnance. Cependant, toute automédication est à utiliser avec précaution. À moins que vous ne subissiez des attaques récurrentes du Candida Albicans et que vous soyez certaine qu’il est en cause, il est préférable de passer par un gynécologue, ou plus simplement par votre médecin traitant, pour vérifier qu’il s’agit bien d’une mycose et pas d’une autre affection. C’est d’autant plus conseillé si vous êtes enceinte.

Par ailleurs, vous trouvez aussi en pharmacie des crèmes et des lotions qui permettent d’apaiser les irritations. Elles sont conçues pour un usage externe.

Le traitement systémique contre la mycose vaginale

Le traitement systémique contre la mycose vaginale est disponible uniquement sur ordonnance. Vous devez consulter votre médecin traitant ou votre gynécologue. Il procède à un prélèvement vaginal à l’aide d’un écouvillon et qui doit être analysé en laboratoire. Cela permet de définir la nature du micro-organisme qui produit la mycose.

Une fois qu’il a reçu les résultats d’analyse, le gynécologue vous prescrit un traitement antifongique adapté. Il peut se présenter sous forme de comprimés ou gélules à prendre oralement. Une fois dissous dans l’organisme, l’antifongique s’assimile dans le flux sanguin pour atteindre les muqueuses et détruire les champignons.

Quelques conseils pour éviter la récidive de la mycose vaginale

Outre le bon choix de vêtements comme nous l’avons évoqué plus haut, si vous souffrez d’une mycose vaginale, vous devez laver vos sous-vêtements à une température d’au moins 60 °C.

Utilisez des produits d’hygiène doux, en évitant les produits parfumés. Évitez de porter des protège-slips trop souvent et, si vous vous baignez, tâchez de ne pas rester en maillot humide après, mais de vous mettre au sec immédiatement.

Dernier conseil, les champignons raffolent des sucreries, alors évitez les abus.